D01, le podcast

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davier

(da-vié ; l’r ne se lie jamais ; au pluriel, l’s se lie : les da-vié-z et autres instruments) s. m.

  • Pince recourbée dont les dentistes se servent pour arracher les dents.
  • Terme de marine. Rouleau de bois mobile placé horizontalement sur le bord d’une grande embarcation à la poupe ou à la proue.

D’après le Littré, mars 2019


D01, les sources

Les sources de l’émission D01, qui avait pour thème davier.

Davier, vous avez dit davier ? Recourbés, droits, déportés, il y en a pour tous les goûts !

Le dentiste, il fait un peu peur, avec son davier et sa fraise. Heureusement, il y a l’hypnose.

Un davier, ça sert à plein de trucs… À arracher des dents, mais aussi à se coller du métal sous la peau. Modification corporelle !

La modification corporelle, ça sert aussi à s’envoyer en l’air ! Suspension !

Si t’es marin et que t’aimes le service public tapes dans tes mains ! Météo marine, tu nous manques !!!

C’est Sarah de « poussé par le vent » qui nous parle d’emmagasineur de voile.

On n’a pas découvert l’Amérique, on a découvert beaucoup mieux. Ça s’appelle le Capitalisme.

La première de Céline, c’est formidable.

Céline au 20h, elle est rayonnante.

D01, les textes

CANDIDE

\1
le minable davier
sirotant tranquillement au fût
disperse sans compter
le désespoir d’un monde
stérile en devenir
dentiers en perdition
le dernier constat de la vie marine est accablant
ses populations ont chuté de 80% dans la nuit
davier c’est un drôle d’outil qui en est l’origine

\2
absolument le monde regorge encore de gens
qui ne souhaite pas uniquement vous arrachez les dents.
on sait tous à quel point c’est devenu une ressource rare.
le davier les a toutes emportées.
il ne reste aujourd’hui
que des dents de plastiques
qui ne valent rien.
Alors bon vous pensez bien,
pour ceux qui ont déjà pratiquement tout perdu
ça de plus ça de moins.
non mais y a pas que les dents
qui pourraient les intéresser,
votre place peut-être ?

\3
ça plante ses racines
ça s’infiltre
ça coince nos machines
ça nous entérinent
et on finit consommer
capturer par le davier
esclaves d’un évier
c’est là qu’on voit qu’y a eu du beau progrès
ça défausse le bitume pour déchausser du pavé
ou ça recycle les tapis rouges
pour faire des mèches aux tonneaux
le mécanisme simple se déploie aisément
donc en réunissant les bois pour ensuite les cercler.

SENSUALITE

\1
T’imagines une petite voix t’expliquer que
faire tourner cette machine
perpétue la carie qui te bouffe les dents
et celles de tes voisins.
Fais gaffe,
tu risquerais de te faire crever
par ce vieux monde.
et on essaie de se faire peur
en espérant avoir autant de réalité
que ces publicités sponsorisés Art de vivre.
Et quand soudain les dents tombent
d’avoir été usés jusqu’à la moelle,
l’état de fait réalise sa
léthargique substance disparate.

\2
la peur s’installe
la chaise s’allonge
un masque se penche et susurre un :
« tout va bien se passer »
le davier luit dans la main professionnelle
la substance s’infiltre et le geste est bref
[CRACK]
c’était un système qu’on arrache

COLERE

La tête dans le toaster
le fusible en cuivre
et la centrale en surchauffe
Tu t’sens bien là ?
Pas exactement hein ?
Tu pensais faire quoi à cette place ?
Dans un cerveau qui hurle, la machine en surchauffe
Le green en approche mon grand.
Il risque quand même de cogner sec dehors.
C’est pas une dictature si c’est des balles en caoutchouc ?
Du délire à plein tube phasé en loop instable
Apparemment il suffit de vous implanter un davier dans les veines
à chacune de vos sales actions la lame s’enfonce plus loin sous la peau
Terreur ils réveillent !
Reprends ton rang je n’en veux plus. Ton argent et tes arrangements aussi. Ils ne servent qu’à asservir !
Même quand l’analogique a disparu de toutes irréalités.
Invasif et subversif, ils transgressent tout support pour y relater l’histoire bouclé de la machine à s’éteindre.
mais laisses au moins le rêve d’un monde beau derrière toi, où on ne contamine plus de notre LSD
Et ça gueule à n’en plus finir !
Voix tonitruante assourdissante.
Ta colère à n’en plus finir
ton irrévocable présence
le cardio à 10000
la minute sacrifié
le massacre orchestré
et ça va continuer de plus belles si rien ne se passe !
Nous sommes léthargiques ! Substances disparates !
Mais sans déconner, tu le vois comment il t’exploite ?
Regardes ta place bordel !
Tu veux vraiment être complice de ce massacre ?
Un monde global où nous sommes tous prostrés !
Au son d’un compacteur d’ordure ?
Ou d’une couleur peut-être ? Jaunes fluo alors !
C’est juste l’idée d’arrêter tout, Larry,
cinq minutes le temps de redescendre de sa
léthargique substance disparate.

MELANCOLIE//AMERTUME

\1
C’est l’angoisse ces salles,
ces boites aseptisées
ces couloirs lessivables
on y perçoit les piqûres innombrables.
La douleur pour certains
Des félicitations à d’autres
Une roulette russe à s’y risquer
un coup sur deux c’est pour votre poire
le truc dont tu ne peux pas te douter car tu ne peux pas le voir.
Le trou béant que t’entretiens depuis des mois ou des années.
Qui va devoir être retiré si tu veux repartir sur des bases saines.

JINGLE_1
Et l’on va disparaître
Observer de loin
Remarquez plus bas
Un petit fil noir
Tendu soudain
Retirer la parodontie
Plutôt que le davier l’emporte

JINGLE_2
Bordel j’ai horreur du dentiste,
j’ai toujours peur de lui hurler dessus de douleurs
et de le mordre pour qu’il s’arrête !

JINGLE_3
Existence déloyal
Un simple interrupteur
Pour débrancher définitivement
De la machine insatiable
Histoire d’ouvrir l’œil
Ou de tendre une oreille
Avant qu’elle ne vous avale

NERON

\1
Ça y gueule quand même dans les machines ?
Ça rêvasse
ça prend le temps
T’as vu ce qu’ils ont fait dans la ville ?
Un trou béant dans la mâchoire de l’Hôtel-Dieu
et dans la gueule de quelques-uns
l’ennemi est déjà chez vous à vous matraquer
va falloir songer à réagir
et rapidement
dans six mois ou samedi qui sait ?
Ça peut tomber vite
ça prend position pour arrêter
Et on passera pas lundi
Larry postera ça demain

\2
T’étais où ?
T’as fait quoi toi pendant ce temps ?
T’es allé te planquer où pour changer ?
C’est quoi ta dernière lubie dans laquelle t’es partie te réfugier ?
On veut savoir,
t’as consommé où et comment ?
T’as réussi à dépenser combien dans ta journée ?
Un SMIC, dix SMIC ?
C’est comme ça que tu comptes ?
Et t’as bouffé la gueule de combien de tes congénères au boulot aujourd’hui ?
La journée a été rentable ? Chéri ?
Ça à l’air chouette la vie que tu mènes,
mais c’est pas trop dur le reflet de ta gueule tout les matins dans ton miroir ?
Tu penses vraiment pouvoir t’amuser comme ça longtemps ?

\3
Héros de bas étages
Justicier de tout bord,
unanime dans la connerie humaine
A mes chers compagnons Larrys
La riposte aujourd’hui
Dans le studio 101
qu’on y installe la ripaille
qu’on faux-mente les esprits
et qu’on instaure la fin de la soumission
« Libérez les machines du studio 101 »
Qu’on y coupe deux secondes l’émission
histoire de s’entendre enfin penser
Débranchez tout, le programme a bogué !
Arrachez l’opérateur de son terminal
Débranchez les lecteurs de carte perforée
Larsenez les transistors
On pourra continuer plus tard
avec les amplis, les émetteurs et les antennes
Instaurez les radios à galènes !
Mais faites moi le plaisir de sortir le reste d’ici !
Que tout prenne l’air pour 3 minutes
ça y ressemble à une étuve ici
Une boite de pétri en expérience instable
La carie que tu finis d’arracher
soulage tellement plus que toute la douleur qu’elle génère !
Alors éteins le monde, angoisses du monde !
Fait ruminer dans les chaumières !
Absorbe et ramasse cette LSD, ça traîne partout !
Et plus ça traine
plus ça envenime
ça se propage
ça dévore
et ça corrompt,
ça ramollit les machines
et les Larrys s’en bouffent les dents !